Katari Films

Il nous a semblé que le film le plus urgent à tourner dans ce contexte de pandémie de l’été 2020 était également le plus simple. Un documentaire, car c’est bien de recueillir la parole et les propos de ceux que l’on ne voit pas à la télévision, qui n’habitent pas les grandes villes, ceux à qui les chaines d’infos ne s’intéressent pas, tous ces Belges qui font pourtant la Belgique. Dans ce documentaire où leur voix aura un rôle central, nous voulons leur poser les questions les plus directes, les plus prosaïques et prendre le temps d’écouter ce qu’ils ont à nous dire. Comment ont-ils vécus ces derniers mois ? Qu’est-ce qui a changé dans leur quotidien ? Comment vont-ils ? Sont-ils heureux ? Comment ont-ils occupé leurs journées ? Etc.

Nous partirons donc en très petite équipe : une chef opératrice, une scripte, un opérateur son et un réalisateur. Notre modus operandi est le suivant : nous réunir le matin en visionnant les images tournées la veille, puis discuter de ce que nous pourrions tourner dans la journée. Prendre la carte de la Province, pointer les petits patelins que nous ne connaissons aucun des quatre. Et aller voir. Voir comment les gens y vivent, marcher dans les rues, flâner, caméra sur le dos, toujours à l’affût. Avec un peu de chance, on croiserait des gens qui nous interpelleraient avec des : « Je peux vous aider ? », des « Qu’est-ce que vous faites là ? », « C’est quoi votre caméra ? » ou bien carrément « Vous ne pouvez pas rester ici, c’est une propriété privée. » Les premiers mots n’auraient pas tellement d’importance, puisque n’importe lesquels seraient une invitation à répondre, à engager un dialogue. Demander notre chemin, demander où l’on pourrait boire un bon café, et espérer ainsi faire des rencontres.